1. Définition : la liberté comme non-domination
Comment la liberté est-elle conçue dans la tradition républicaine ? Il va de soi qu’il y a des nuances selon les auteurs, les époques et les contextes, etc. Mais en dépit de ces différences, il y a un trait commun : la liberté est définie par opposition avec la servitude. Est libre celui ou celle qui n’est pas esclave.
Or, qu’est-ce qu’un esclave ? Selon les termes du droit romain, qui sont constamment utilisés dans toute la tradition républicaine, un esclave est une personne qui est soumise à la volonté de son maître (dominus), ce qui signifie que ce dernier (son maître) peut lui faire à peu près ce qu’il veut ; l’esclave n’a pas de statut juridique propre qui le protège (il est alieno juris – soumis au droit d’autrui) puisqu’il est soumis à la puissance de son maître (in potestate dominorum).
Au contraire, la personne libre est une personne qui n’a pas de maître et n’est donc pas soumise à la volonté arbitraire d’un tiers. La personne libre est protégée par un statut juridique propre (elle est sui juris – dans son propre droit). Parce qu’elle n’est pas dominée comme l’est l’esclave, les historiens et philosophes qui mettent en évidence cette conception parlent de liberté comme non-domination.