La Vita activa (notamment l’action) est subordonnée à la Vita Contempliva, c’est là le point essentiel. Les hommes ne doivent pas être rejetés dans la seule sphère du travail et être condamnés à la survie (la souffrance des chômeurs des r-mistes, des immigrés n’est pas qu’une souffrance biologique mais c’est surtout une souffrance symbolique de leur perte d’insertion dans le domaine des œuvres, de l’action, de la vie spéculative qui sont les domaines spécifiquement humains) ; les œuvres, pour elles-mêmes, pour leur propre consommation, dévorent les hommes : il y a une drogue, une addiction de la nouveauté, nécessaire au progrès technique mais qui nous aveugle quant à leur pertinence finale ; l’action et notamment l’action politique n’a de sens que si elle ne recherche pas l’immortalité mais vise le bonheur des individus et l’harmonie des sociétés en elles-mêmes et entre elles. C’est l’action politique qui est le plus déterminée par la vie spéculative : toute action politique qui se détermine sans s’interroger sur son sens ultime pour les hommes est une action politique aveugle. L’action politique qui ignore les conséquences des décisions qu’elle prend est à proscrire : Eichman et les autres tortionnaires ont toujours cette remarque qui consiste à dire qu’ils n’avaient pas évalué les conséquences humaines de leurs décisions. H Arendt voit là la source principale du mal radical dans l’absence d’évaluation de ses actes qui est une absence de pensée, tout court (3). 1) L’affirmation que la Shoah est un mal indéchiffrable est un poncif qui conduit à penser que l’incompréhensible est un mode de raisonnement qui permet d’éviter la recherche des causes des massacres de masse et de leur prévention.2)Passage du strict privé du domaine du travail au domaine public de l’espace politique3) Toute action politique implique des conséquences plus ou moins fâcheuses pour autrui (la construction d’un barrage par exemple) ; c’est pourquoi elle doit être pensée à plusieurs et publique.