La Vita contemplativa : vie spéculative ou réflexion sur les fins de l’homme.L’homme est le seul être qui sait qu’il est mortel et le seul qui pense et qui pense ce qui est éternel (Dieu, la Nature mais aussi les vérités mathématiques). C’est en tant que mortels que nous pensons l’éternité. Mais l’éternité c’est ce qui manque aux mortels et la recherche de l’immortalité (par exemple la renommée dans l’histoire) c’est ce que nous tentons de nous conférer à nous mêmes afin d’endurer notre condition mortelle. Ainsi l’entreprise politique, composante éminente de la vie active, représente la tentative suprême de nous « immortaliser » : pour dépasser la grandeur et l’illusion de toute l’entreprise humaine. Les grandes philosophies de l’antiquité sont des tentatives de compréhension de cet écart entre notre finitude et notre capacité à nous interroger sur elle par rapport à ce que nous subodorons des fins dernières de notre monde, du sens ultime de la vie. Il faut penser notre vie.2) La Vita activa : le travail, l’œuvre , l’action.Mais la vie réelle (active) ne saurait être seulement spéculative. Les interrogations fondamentales de l’esprit humain s’articulent avec les trois niveaux de la Vita activa : - le travail est l’activité qui permet au processus biologique du corps humain de s’exercer ; il correspond à la nécessité vitale ; il est le domaine de la consommation primordiale (manger, boire).- L’œuvre, ce n’est pas ce que l’on consomme, pour la survie, c’est ce qui correspond aux objets dont on fait usage ; l’œuvre est l’activité qui fournit le monde d’objets artificiels et correspond à la non-naturalité de l’existence humaine.- L’action est l’activité qui correspond à la condition humaine de la pluralité, du dialogue inter-humains et de la politique : l’action implique de sortir du domaine privé pour se révéler dans le domaine public. Travail, œuvre, action sont intimement liés et c’est l’analyse seule qui les distingue. Mais leur inter-action, leur poids respectifs sont déterminants dans la façon dont fonctionne une société humaine. Le travail produit toujours, à un moment ou un autre, plus qu’il est nécessaire pour la seule survie. Ce « surplus » permet de se dégager des nécessités vitales immédiates et de produire des objets pour l’usage courant et des œuvres proprement dites dont l’Art est la forme aboutie. L’action n’est possible que par l’existence du travail et de l’œuvre qui, combinée avec la nécessité du dialogue inter-humains, aboutit à l’organisation sociale et à la vie politique (2) .Le travail est de l’ordre de l’éphémère, l’œuvre de la durée, l’action de l’histoire et de la responsabilité politique. C’est le « surplus » que permet le travail qui permet l’œuvre ; c’est la durée des œuvres qui permet l’action ; c’est le passage du privé au public qui permet la politique (la responsabilité du citoyen devant autrui) ; c’est la politique qui génère l’histoire..Il faut maintenant hiérarchiser :