Essai de lecture philosophique de l'oeuvre d'Offenbach; conférencier François Coadou, philosophe; Chant : Liliane Leroy accompagnée au piano par François Chesnel
Offenbach est de ces compositeurs méconnus à force d’être trop connus. On a tous en tête certain de ses airs ; on a tous en tête quelque mise en scène de ses opéras bouffe. Mais quant à savoir si les interprétations communes par où on les a fréquentés –elles se ressemblent toutes ou presque– leur rendent justice : c’est autre chose. Indûment réduits, le plus souvent, à de l’opérette, genre dont ils diffèrent pourtant profondément, les opéras bouffe d’Offenbach méritent peut-être qu’on s’y intéresse à nouveaux frais. C’est à quoi nous invitera François Coadou au cours de cette conférence.
Dans le droit fil de ses études précédentes à propos de la musique, le philosophe essayera, à partir d’une analyse des mécanismes du rire qui y sont à l’œuvre, d’en appréhender toute la modernité possible : ce qui, dans l’œuvre d’Offenbach, a bien pu intéresser des gens aussi fréquentables que Friedrich Nietzsche, Karl Kraus, Paul Klee ou Siegfried Kracauer.
On verra peut-être, alors, se dessiner quelque chose comme une théorie grise de l’opéra bouffe, qui le révèle comme le matériau, à tout le moins, sinon même comme le modèle possible d’un rapport critique et libre à l’œuvre d’art musicale. Et ce, esquissé par Offenbach et par ses librettistes, Meilhac et Halévy, à l’époque même où Wagner fixe, quant à lui, les choses dans un tout autre sens : celui de l’esprit de sérieux et de l’aliénation