Concert-conférence en l’Église St Pierre du 27 avril 2007

D’aucuns prétendent qu’une œuvre, soit-elle littéraire, picturale ou musicale n’a pas besoin d’être commentée pour être comprise. D’autres, comme les mélomanes qui sont venus très nombreux, vendredi soir, à écouter le grand orgue de Saint-Pierre, semblent préférer une explication préalable pour une meilleure compréhension des pièces.

 

François Lemanissier et Dominique Mansart avaient choisi d’interpréter trois morceaux de Jean-Sébastien Bach, d’une part, parce que grâce à sa facture, l’orgue donne toute sa superbe dans le répertoire baroque allemand, d’autre part, les organistes sont convaincus qu’au-delà  de l’apparente austérité formaliste, il y a chez Bach, une profondeur sur laquelle il faut insister.

Bach a composé toute sa musique pour témoigner de sa foi. Cette caractéristique est surtout sensible dans sa production pour orgue explique Eric Laloy, président de la Société Normande de Philosophie, à  l’origine de cette initiative du concert-lecture.

Ce sont donc le prélude et fugue bwv 546, le choral bwv 654 et la fantaisie bwv 542 qui ont été retenus par les deux organistes, également professeurs de philosophie.

Tout au long du concert, ils ont donné les explications permettant de mieux comprendre le sens des œuvres lors d’une deuxième écoute.

La moindre des œuvres d’orgue de Bach recèle une pensée théologique à  débusquer... Il veut prouver que la musique d’église ne trouble ni n’amollit l’âme, comme le prétend la nouvelle mouvance protestante piétiste dont est témoin son époque a précisé François Lemanissier.

Devant le succès de cette première manifestation, les organisateurs de «  Philomuse » envisagent d'autres programmations de ce type.


Annie Leclerc