Société Normande de Philosophie.
Anne-Marie Sibireff, 18 mars 2016.
Penseurs russes de la liberté (suite).
Alexandre Soljenitsyne, Andreï Sakharov : approche de deux dissidences.
« Le 11 décembre 1975, Lioussia tint la conférence de presse du prix Nobel […] L’une des questions portait sur Sakharov et Soljenitsyne et les différences qui les séparaient. Lioussia répondit en établissant un parallèle avec les Slavophiles et les Occidentalistes du XIXème siècle, ce qui me semble exact et correct à l’égard des deux personnages concernés. » A. Sakharov, Mémoires.
Alexandre Soljenitsyne (1918 – 2008), Andreï Sakharov (1921 – 1989) : le bagnard, l’académicien. Compatriotes, contemporains, prix Nobel (de littérature 1970, de la paix 1975), deux insoumis, qui, comme tous les autres, en ont payé le prix. L’un, déporté, relégué puis expulsé, l’autre, déchu de sa fonction et ses privilèges, condamné à l’exil intérieur. Ils se rencontrent parfois, se respectent, échangent sans aucune concession, comme le faisaient, plus d’un siècle auparavant, Herzen et Bielinski d’une part, Kiréievski et les frères Aksakov de l’autre. Chacun défend, en ce XXème siècle où s’inscrit l’histoire tout entière de l’Union Soviétique (1922 – 1991), sa conception du progrès, de la liberté et de l’avenir de la Russie.