La vulnérabilité : « Que faire des faibles » ?

-Au « Vélocipède », Place Saint Sauveur –

De 18 à 20 heures.

 

La question est provocatrice, parce quelle présuppose qu’il faille faire quelque chose des faibles, comme s’ils étaient des choses et comme si au mieux, ils appelaient un usage. Négation même de la faiblesse qui présuppose que le faible est naturellement faible, qu’il nous embarrasse et que comme tel, il s’agit de l’éliminer, de s’en débarrasser. Représentation rassurante d’une faiblesse par nature, d’une infirmité par nature, d’un autisme par nature, d’une pédophilie par nature, on dit génétique aujourd’hui, mais la rhétorique est la même, qui nous dispense de penser les raisons et l’histoire de la faiblesse et que nous voudrions ensemble penser.

 

Nous vivons une époque de relégation, d’exclusion, d’expulsion, d’effacement progressif, du refoulement des faibles et de la faiblesse. Epoque de « l’invisibilité sociale » pour reprendre l’expression du philosophe allemand Axel Honneth. Qu’il s’agisse de la condition des étrangers, de celle des malades, des anciens, des névrosés, des mourants, des jeunes, des prisonniers, des femmes, des fous, nous ne nous se posons pas la question parce qu’on nous rappelle sans cesse qu’il faut nous en protéger.

 

Il faut « être fort », tonne en effet comme un impératif d’une société où la « performance » est devenue une valeur, où la toute-puissance semble un idéal, et la réussite un impératif catégorique, celui de la vertu même entendue comme force d’âme et presque d’inhumanité. Ne pas se laisser aller, ne pas se faire assister ! Culte et culture de la force, de la virilité, de la combativité, et culpabilisation de la faiblesse, de la féminité, de la passivité chez les individus, semblent inversement proportionnels à ce que l’on peut attendre de l’Etat ou de la société.

 

Voilà un ensemble de questions parmi de nombreuses autres, que sur la lancée du café de l’an passé l’édition 2011 du Café thématique s’efforcera d’interroger.

 

Animateur : Olivier Chiche, avec le soutien de Jacques Thierry.

Programme.

 

Thème n°1 : Que périssent les faibles !  Qu’est-ce qu’être fort ? Qu’est-ce qu’être faible ?

Franck Lelièvre, lundi 21 mars.

 

Thème n°2:  Pas de pitié pour les faibles ? Quelle place accorder à la pitié dans la vie morale ?

Frédéric Bisson, lundi 4 avril.

 

Thème n°3 : La maladie, un symptôme de faiblesse ? Faut-il vouloir la santé à tout prix ?

Catherine Herbert, médecin, lundi 18 avril.

 

Thème n°4 : Jusqu’où supporter la faiblesse de l’autre ? L’hospitalité nous rend-t-elle vulnérables ?

Olivier Chiche, lundi à déterminer.

 

 

 

Soirées soutenues par l’antenne de la Radio locale RCF

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