Origine du projet : ce projet a été initié par trois personnes, Jacques Thierry (prêtre, ancien aumônier national des prisons, actuellement aumônier à la prison de Caen et au centre Esquirol), Jean-Jacques Sibireff (Médecin, spécialiste en alcoologie), Emmanuel Jardin (Professeur de philosophie au lycée Jean Rostand de Caen, membre fondateur de l’association l’Atelier de philosophie à Hérouville Saint-Clair, membre actif de la Société Normande de Philosophie).


Ce projet a pour origine l’interrogation de Jacques Thierry au sujet du rapport paradoxal que les français semblent entretenir à la croyance. D’un côté, il rencontre de plus en plus de personnes qui se définissent comme croyantes mais qui éprouvent une certaine difficulté, voire une gêne à dire qu’elles croient au Dieu de leur religion ; et, d’un autre côté il ne cesse d’entendre des gens qui se déclarent ouvertement non-croyantes ou athées, dire qu’elles croient en l’homme ou bien en elle. Confronté à ce paradoxe il souhaitait donc que puisse d’ouvrir un espace publique de discussion autour de la question de la croyance.


Statut du projet : Le thème général étant défini il restait à trancher une question, celle du statut du projet. S’agissait-il d’une réflexion relative à la croyance religieuse destinée à confronter les positions du croyant et de l’athée, ou bien encore d’une réflexion de type théologique sur la croyance religieuse ? Si l’objectif avait été l’un de ces deux là, cette réflexion publique aurait pu trouver toute sa place dans des lieux déjà existants, qu’il s’agisse du Café théologique organisé par l’association Théophile ou bien du café inter religieux qui se tient tous les mois dans la brasserie du Café des images d’Hérouville Saint-Clair. 


Pour trouver sa place dans le cadre de la Société Normande de Philosophie (SNPhi) ce projet devait nécessairement être laïc et problématique.


Forme du projet : La question était alors de savoir quelle forme pourrait prendre une telle réflexion. Les expériences d’animation de café philosophique d’Emmanuel Jardin, l’ont conduit à plusieurs constats :


-    Ces débats publics ne s’avèrent féconds qu’à la condition qu’ils soient menés, c’est-à-dire que leur objet soit clairement défini et qu’ils soient animés par des personnes capables d’apporter une certaine « expertise ».
-    La faiblesse de la réflexion sous forme de « café » réside principalement dans son manque de continuité.  Parce que les sujets changent à chaque séance de même que le public, on éprouve très vite l’impression de tout reprendre à chaque fois à zéro sans qu’il y ait une véritable progression de la réflexion. C’est ce qui avait amené les fondateurs de l’Atelier de philosophie à inventer une structure permettant un authentique travail de la pensée dans la durée. 
-    Enfin les différentes expériences de café-débat montrent que les séances ne doivent pas durer plus d’une heure trente car au-delà de cette limite les interventions ont tendance à s’étioler ou à tomber dans la redite. Mieux vaut achever un débat avec un peu de frustration plutôt qu’avec un sentiment de lassitude. 

L’ensemble de ces considérations nous a donc conduit à proposer un café philosophique thématique centré sur une question rectrice (Peut-on ne pas croire ?) problématisée sous la forme de cinq sous-questions ouvertes permettant tout à la fois une progression et un approfondissement de la réflexion. L’idée est que chaque séance puisse constituer à la fois un tout en elle-même et une étape dans un processus de réflexion afin que les participants puissent aussi bien venir de manière ponctuelle que s’inscrire dans une certaine continuité. 


Nous avons par ailleurs souhaité que chacune des séances soit ouverte par l’intervention d’un « expert » capable de poser avec précision et concision les termes du débat afin que ce dernier soit éclairé et qu’il ne se perde pas dans la simple juxtaposition d’opinions. Façon de dire que ce projet a une ambition culturelle, fût-ce de manière modeste, au double sens d’un apport de connaissances et d’un travail de la pensée
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Lieu du projet : Comme son nom l’indique, nous souhaitions que ce « Café philosophique » se déroule dans un café c’est-à-dire dans un lieu à la fois convivial et ouvert permettant à chacun de s’inscrire dans ce projet à son propre rythme. Après de longues prospections nous avons arrêté notre choix sur le Café-Brasserie Le Vélocipède, place Saint Sauveur à Caen. Les séances auront lieu le mercredi soir de 18h30 à 20h00.